* * Scénario et Storyboard protégés par la S.C.A.M * *
I . EXT . NUIT . RUE PIETONNE
Plan séquence.
Plan large. Générique.
Il pleut. L’image nous montre une rue
piétonne dans toute sa profondeur. Soudain, apparaît un
homme au loin, coiffé d’un feutre et protégé d’un
grand imper de couleur sombre.
Il trottine vers la caméra en fermant son col avec ses mains. Celle-ci
s’approche de lui.
Plan rapproché épaule, de dos.
Il s’apprête à rentrer dans un café.
II . INT . NUIT . CAFE
Plan rapproché épaule.
On est à l’intérieur du café en compagnie de
l’homme au chapeau de feutre.
Il semble chercher quelqu’un. Il finit par le trouver. Il sourit.
Puis il se dirige derrière la caméra.
Plan large.
L’image nous montre notre homme au chapeau de feutre, se dirigeant
vers une table, où l’attend une jeune femme.
Il l’embrasse, avant de s’asseoir près d’elle.
Panoramique horizontal.
On peut maintenant voir tout l’intérieur de ce « café-concert ».
Derrière un écran de fumée de cigarettes, au premier
plan, apparaît une cinquantaine de personnes assises autour de petites
tables rondes. En arrière plan on découvre une scène
avec différents instruments de musique : des guitares, une batterie,
des djembés…., qui semblent posés là, en attendant
l’arrivée des musiciens.
La caméra s�arr�te sur un comptoir.
On y voit plusieurs personnes, dont une énorme « barwoman »,
avec un gros cigare dans la bouche.
L’image finie par cadrer, en particulier, un individu qui est assis.
Zoom avant. Voix off masculine.
« Qui que vous soyez, si vous pouvez lire cette lettre que je suis
en train de vous écrire appuyé à un comptoir, à boire
ce « demi » que cette énorme « barwoman » aux
cheveux bouclés, fumant le cigare, vient de m’apporter, c’est
que je suis mort. En effet, vous avez dû trouver ce document dans
un coffre, que j’ai peut-être eu le temps d’ouvrir dans
une banque dès en arrivant sur Bordeaux. Si tout c’est passé comme
je le pense actuellement, son contenu n’a dû être accessible
par mon notaire qu’une fois que j’étais donc décédé.
Tout ce que j’espère c’est que celle-ci fut naturelle,
mais vu ce que j’ai vécu ces derniers jours permettez-moi
d’en douter. D’ailleurs je pense qu’après avoir
lu ce témoignage vous serez du même avis.
Mes premières pensées vont vers mon amie, Laura. Je me demande
si à l’heure où vous lisez cette lettre nous avons
eu le temps de nous marier, de nous construire un avenir, une solution,
un but à notre existence ou plutôt à mon existence. »
La caméra, après s’être approchée de l’homme,
fait le tour de celui-ci, pour le filmer de profil. Il est en train d’écrire
une lettre. Il pose son stylo un instant. Il réfléchit tout
en buvant une gorgée de sa bière.
Plan d�ensemble.
On voit les musiciens monter sur scène.
Au premier plan, tous les spectateurs les accueillent bruyamment.
Plan rapproché de profil en contre-plongée.
L’homme se remet à écrire.
Voix off masculine.
« Je me souviens de cette journée. De ce fameux premier mai
deux-mille-six. Je crois bien que je m’en souviendrai toute ma vie
comme si c’était hier. »
Gros plan visage.
Une femme noire approche ses lèvres d’un micro. Elle se met à chanter
du blues.
Plan rapproché de profil en contre-plongée.
L’homme, subjugué par la voix, alors qu’il n’avait
même pas, jusqu’à maintenant, fait attention aux musiciens,
se tourne vers la scène.
Bouche ouverte, complètement ébahi, il écoute la jeune
femme.
Zoom avant.
La musique le plonge dans ses souvenirs….
Le zoom finit par un très gros plan sur ses yeux.
III . INT . JOUR . APPARTEMENT DU JEUNE HOMME/CHAMBRE
Fondu enchaîné. Très
gros plan sur des yeux. Zoom arrière.
On est dans une chambre, où les volets roulants fermés, laissent
tout de même filtrer la lumière du jour. On peut maintenant
distinguer l’homme qui était auparavant appuyé au comptoir,
couché, seul, au milieu d’un lit deux places.
Ses grandes poches noires rendent son visage grave, fatigué. Mal
rasé, les cheveux sales, le regard dans le « vague »,
rêveur, comme s’il pouvait voir sans rien regarder, il semble
dépressif. Il ne ressemble en rien à l’homme, sûr
de lui, qu’il était dans le café quelques secondes
auparavant. Tout à coup, ses pupilles se mettent à bouger.
Il donne l’impression de revenir à la réalité après
un long coma. Il fait un effort pour s’appuyer sur son coude.
Plan large. Légèrement en plongée.
La caméra est au pied du lit. Il avance sa main vers la table de
nuit pour allumer sa lampe de chevet.
Gros plan sur la table de chevet.
On voit le radio-réveil qui indique dix-sept-heures-quarante, ainsi
que la photo d’une jolie jeune femme blonde aux yeux bleus. Au premier
plan, il y a aussi un paquet de Marlboro avec un briquet. La main de l’homme
apparaît pour les saisir.
Plan large. Légèrement en plongée.
La caméra est au pied du lit. L’homme, visiblement très
fatigué, se redresse difficilement pour s’asseoir sur le rebord
de son matelas.
Plan rapproché poitrine.
La caméra est à l’horizontale, couchée sur le
sol, filmant le plafond, près du lit. On aperçoit les pieds
de notre homme se mettre de chaque côté de la caméra
pour s’asseoir donc, sur le rebord de son matelas.
Il allume sa cigarette, puis il appuie ses coudes sur ses genoux, regardant le sol, face caméra.
Il a toujours l’air aussi pensif. Mais tout à coup, quelque chose l’intrigue devant lui. La caméra, tout en gardant le même plan, monte alors doucement, pour se positionner à la verticale, face à lui.
IV . INT . JOUR . APPARTEMENT DE LA JEUNE FEMME/CHAMBRE
Gros plan. Zoom avant.
On voit l’entrejambes, dissimulé par un string rouge, d’une
jeune femme, couchée de côté sur un lit, les couvertures
recouvrant juste ses jambes.
V . INT . JOUR . APPARTEMENT DU JEUNE HOMME/CHAMBRE
Gros plan. Zoom avant.
L’homme, fixé sur quelque chose que l’on ne peut pas
voir pour l’instant, tire une latte sur sa cigarette.
Gros plan.
On distingue au premier plan, les cheveux de l’homme légèrement
de profil, assis sur son lit, en train de fumer sa cigarette. Un peu plus
loin il y a quelque chose de rouge parterre.
Gros plan.
C’est un string rouge.
VI . INT . JOUR . APPARTEMENT DE LA JEUNE FEMME/CHAMBRE
Gros plan.
On perçoit de nouveau l’entrejambes de la jeune femme. Elle
se retourne pour se mettre à plat ventre. La caméra suit
ses fesses.
VII . INT . JOUR . APPARTEMENT DU JEUNE HOMME/CHAMBRE
Plan rapproché visage.
On distingue une nouvelle fois au premier plan, les cheveux
de l’homme légèrement de profil, assis sur son lit,
en train de fumer sa cigarette. Un peu plus loin il y a le string rouge.
Tout à coup il lève la tête, donnant l’impression d’avoir entendu quelque chose. Il se retourne brusquement, face caméra, comme s’il s’attendait à voir quelqu’un.
Plan large. Vue du dessus.
On découvre le côté gauche du lit. Il n’y a personne.
VIII . INT . JOUR . APPARTEMENT DE LA JEUNE FEMME/CHAMBRE
Gros plan du dos et des fesses de la jeune femme.
La jeune femme est couchée sur son lit à plat ventre.
IX . INT . JOUR . APPARTEMENT DU JEUNE HOMME/CHAMBRE
Plan large
L’homme, face caméra, s’accoude sur son bras droit à travers
son matelas, puis il approche sa main du côté gauche de son
lit, comme s’il voulait le caresser.
Plan large. Vue du dessus.
La main de l’homme apparaît pour commencer à caresser
le matelas.
X . INT . JOUR . APPARTEMENT DE LA JEUNE FEMME/CHAMBRE
Gros plan du dos de la jeune femme.
L’image nous montre le haut du dos de la jeune femme. La caméra
descend le long de son corps, jusqu’à ses fesses, comme si
quelqu’un le caressait.
Plan large, légèrement en contre-plongée.
La caméra est au pied du lit. La jeune femme sursaute, s’accoude
et pose sa main sur ses fesses, comme si quelque chose semblait la gêner,
la chatouiller.
(on peut reconnaître le visage de la jeune femme qui était en photo sur la table de chevet de l’homme du café). Puis, troublée, elle regarde en direction du côté gauche de son lit.
Plan rapproché.
On y voit un homme nu qui dort à plat ventre. Souriante, en arrière
plan, la jeune femme se penche sur lui pour vérifier s’il
dort.
(Cela se confirmant, de sa main, elle effleure son dos jusqu’à ses fesses. Puis songeuse, elle se lève doucement, pour ne pas le réveiller et s’étire longuement en arrière plan.
Scénario : Jean François Guillou
Storyboard : Ronald Bousseau